mercredi 24 avril 2013

Article La Gruyère

Le 6 avril avant le match contre la Norvège est paru un interview dans la Gruyère. Il a été mené par Karine Allemann. Ci-dessous vous pouvez le lire.

En Italie, comme avec la Nati, elle tient le cap

 

En tête du championnat italien avec son équipe de Torres, la professionnelle bulloise Gaëlle Thalmann défendra aujourd’hui les filets de l’équipe de Suisse à Nyon. Retour sur une saison passionnante.

 

© Federico De Luca

Gaëlle Thalmann est à cinq matches d’un titre de championne d’Italie. Actuellement en tête du championnat de première division, la gardienne de but et son équipe ASD Torres sont également qualifiées pour les quarts de finale de la Coupe d’Italie. La Bulloise revient sur sa vie de joueuse professionnelle, son expérience en Ligue des champions et sur l’équipe de Suisse, avec qui elle dispute cet après-midi à Nyon un match amical face à l’excellente formation de Norvège (14 h 30).


Gaëlle Thalmann, comment se passe votre saison en Sardaigne, avec l'équipe professionnelle de Torres?
Nous sommes en tête du championnat, à égalité de points avec le deuxième, Tavagnacco. Mais nous comptons un match de moins. J'ai joué la plupart du temps. En janvier, j'ai connu une petite baisse de forme qui m'a valu un détour à l'hôpital. Comme rien ne clochait, j'ai pu revenir dans l'équipe et j'ai rapidement retrouvé ma place de titulaire. Il reste cinq matches jusqu'à la fin de la saison, notre objectif est de gagner le titre. Torres l'a d'ailleurs remporté les trois dernières saisons. Cela nous permettrait de participer  nouveau à la Ligue des Champions.

La Ligue des champions… Rien que le nom et la musique qui va avec font fantasmer tous les footballeurs. Est-ce quelque chose de marquant?
J’ai vécu l’ancienne formule avec le club de Zuchwil. Mais j’étais blessée. Avec Torres, c’est donc la première fois. Avant, quand des coéquipières changeaient d’équipe pour évoluer en Ligue des champions, je ne comprenais pas toujours leur choix. Aujourd’hui, je me rends compte de l’importance que jouer des matches internationaux peut avoir.

Jusqu’à quel stade votre équipe a-t-elle joué?
Il n’y a pas de poules de qualification. Nous avons commencé par un seizième de finale gagné face à Limassol (Chypre), puis le huitième contre Cluj (Roumanie). En quart, nous avons perdu contre Arsenal. C’était assez impressionnant, car il s’agit du même club que celui des messieurs. Nous avons pu nous entraîner au centre d’entraînement d’Arsenal, qui compte une dizaine de terrains les uns à côté des autres. Il y a même un terrain réservé pour les entraînements des gardiens! La pelouse y est en meilleur état que notre terrain de match.

Quel est le niveau du foot féminin en Italie?
Plutôt bon. Par contre, ils ont augmenté le nombre d’équipes à 16. Ce qui a pour conséquence une grande différence entre les équipes du haut du classement et celles du bas. Je pense que le niveau est un peu moins haut qu’en Allemagne. Il y a aussi une question de mentalité. En Italie, quand on mène 2-0, on a tendance à gérer la fin du match. En Allemagne, on gardait un rythme de jeu très élevé jusqu’au bout.

Est-ce que vous gagnez bien votre vie en tant que professionnelle?
Mon salaire ne serait même pas un salaire moyen en Suisse. Mais, en Italie, où le niveau de vie est bien inférieur, c’est bien. Et puis, le club nous paie l’appartement et un sponsor nous permet d’aller faire nos courses gratuitement dans un supermarché. Donc j’arrive à bien en vivre.

Quel est le suivi du public et le suivi médiatique?
Pour nos matches à domicile, il n’y a qu’une centaine de spectateurs. Ils sont toutefois plus nombreux dans des villes comme Milan ou Verone. Mais l’Italie reste un pays macho et latin. Même si le niveau est meilleur qu’en Suisse, l’environnement du foot féminin a du retard. Du point de vue médiatique, par contre, le journal régional de Sardaigne publie une présentation des matches et des comptes rendus. Et nos rencontres à domiciles passent à la télévision régionale. Ils sont mêmes visibles en streaming. Mes parents les regardent, mais apparemment la qualité est très mauvaise. Enfin, nos matches de Ligue des champions ont été diffusés en direct par Rai Sport, qui filme également une rencontre par week-end, qu’elle propose en différé.

L’équipe de Suisse reçoit la Norvège, cet après-midi pour un match amical à Nyon (14 h 30). Serez-vous titulaire?
Je n’ai pas la confirmation définitive, mais je pense que oui. Jennifer Oehrli, l’autre gardienne de l’équipe, s’est cassé un bras lors d’un tournoi à Chypre. Le staff a convoqué la gardienne de Zurich, qui n’est pas régulièrement en équipe nationale. Donc si je m’entraîne bien durant toute la semaine, je devrais jouer.

Quel est le niveau de la Norvège?
C’est l’une des meilleures équipes féminines du monde. Elle se qualifie régulièrement pour les grands tournois. Elle va d’ailleurs participer à l’Euro cet été. C’est une équipe physique, avec des joueuses qui évoluent partout en Europe. Pour nous, l’objectif est de continuer sur la voie de Chypre où, début mars, nous avons terminé 4es sur 12 d’un tournoi international. Reste que nous n’avons gagné qu’une seule rencontre (3-2 face à la Fin-lande) et obtenu un match nul (1-1 face aux Pays-Bas). Notre objectif est de stabiliser ces bonnes performances, mais aussi de les transformer en victoires, pour décrocher une qualification pour la Coupe du monde 2015 au Canada.

L’équipe de Suisse féminine ne s’est jamais qualifiée pour une Coupe du monde ou un Euro. Que lui manque-t-il?
Nous ne sommes jamais favorites dans les groupes de qualification, où nous parvenons à réussir de bons matches. Mais, ce qui nous manque, c’est passer l’épaule pour remporter les trois points contre les plus grandes équipes, sans nous faire peur face aux plus petites. Avec le groupe actuel, je pense que nous avons des chances d’y parvenir. Il y a des joueuses de qualité, qui ont engendré pas mal d’expérience ces dernières années. La qualification débute en septembre, il faudra aussi un peu de chance lors du tirage au sort des groupes.



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