mardi 20 mai 2014

Article La Liberté

Le 7 mai, à l'occasion du match contre l'Islande, La Liberté a publié un article de Pascal Dupasquier sur l'équipe nationale. Ci-dessous, vous pouvez le lire:

Gaëlle Thalmann, l’assurance tous risques de l’équipe de Suisse

MONDIAL 2015 • La gardienne bulloise est devenue un rouage essentiel de la sélection nationale. «Gaëlle a franchi un palier», confie la coach Martina Voss-Tecklenburg.


Le soleil joue avec les nuages sur les installations quatre étoiles du Centre sportif de Colovray où s’entraînent les internationales helvétiques en ce mardi matin. De plus en plus insistant, le vent incite la poignée de journalistes avaient tombé la veste à remettre leur petite laine. Un vent mutin et frais, comme celui qui souffle dans le dos de l’équipe de Suisse féminine avant son match contre l’Islande, demain (19 h), dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2015 au Canada.

Un choc entre le leader helvétique et son dauphin nordique que Martina Voss-Tecklenburg qualifie de finale. «Si nous ne perdons pas, nous aurons effectué un grand pas en direction du Canada. Notre objectif est d’avoir notre destin entre les mains jusqu’au dernier match», résume, en quelques phrases
bien senties, la coach allemande de l’équipe nationale.

Un simple coup d’oeil au classement suffit à comprendre les enjeux d’aujourd’hui. Invaincue en six rencontres dans le groupe 3, la Suisse compte sept points d’avance sur l’Islande, avec toutefois deux matches de plus. Une victoire lui permettrait de repousser les Scandinaves à dix longueurs…Et de sérieusement envisager le voyage l’an prochain au Canada, pour ce qui serait la première Coupe du monde de l’histoire de l’équipe de Suisse féminine.


501 minutes sans encaisser

Pour y parvenir, Martina Voss-Tecklenburg compte sur Gaëlle Thalmann. Avec un seul but encaissé depuis le début des qualifications, la gardienne bulloise est la véritable assurance tous risques de l’équipe de Suisse. Un goal concédé en avril dernier à Aarau contre le Danemark (1-1), et tombé sur penalty après… 501 minutes (!) d’invincibilité. «J’ai arrêté le tir, malheureusement j’ai repoussé le ballon devant moi et la Danoise a pu marquer», précise la mercenaire du FC Torres Calcio, club sarde de la ville de Sassari.

Depuis deux ans, Gaëlle Thalmann surfe sur la vague du succès. Deux quarts de finale de la Ligue des champions, un «scudetto» et une Supercoupe d’Italie ont transformé la jeune femme de 28 ans. «Ses succès en Italie ont changé beaucoup de choses chez elle», remarque Martina Voss-Tecklenburg. «Au contraire des autres années, Gaëlle n’a pas connu de blessures graves depuis qu’elle est en Sardaigne. Elle a pu s’entraîner et jouer régulièrement, ce qui est nécessaire pour la constance. Gaëlle avait également besoin de reconnaissance. Le fait d’être titulaire et de sentir que le club compte sur elle lui a permis de prendre confiance. Elle a franchi un palier.»


«Elle rassure l’équipe»

Martina Voss-Tecklenburg n’a donc pas hésité à donner les clés de la cage suisse à la Bulloise pour cette campagne de qualification. «Après être revenue de sa longue blessure il y a deux ans, Gaëlle a tout de suite réalisé de bonnes performances et d’excellents entraînements», reprend la coach allemande. «Quand ma numéro 1 Sandy Maendly (correction: Jennifer Oehrli) s’est blessée, c’était donc clair pour moi qu’elle serait titulaire.»

Le choix a été le bon. «Gaëlle a pris de l’importance au sein du groupe», se félicite Martina Voss-Tecklenburg. «Elle parle, elle donne des impulsions aux autres filles et, avec sa personnalité et sa constance, elle rassure l’équipe. Sur sa ligne, elle a également beaucoup de vitesse et de détente. En revanche, elle sait qu’elle doit s’améliorer au pied et se montrer plus calme. Dans les moments chauds, elle a parfois tendance à s’énerver.»



«LE TRAVAIL DE TOUTE L’ÉQUIPE»

Gaëlle Thalmann fêtera sa 32e sélection demain soir contre l’Islande. Que de chemin parcouru pour la petite junior du FC Bulle qui a fourbi ses premières armes sous les ordres de son papa…dans une équipe de garçons! La voilà désormais numéro 1 helvétique. «J’ai disputé mon premier match avec la Suisse en 2007, c’était en Suède où nous avions perdu 4-1», se souvient-elle.

Barrée par le «monument» Marisa Brunner jusqu’à sa retraite en 2012, la Gruérienne a su saisir sa chance pour s’imposer comme titulaire depuis près de douze mois. «J’ai passé l’épaule par rapport à Jennifer Oehrli (gardienne du BV Cloppenburg en Bundesliga allemande, ndlr) au tournoi de Chypre en mars 2013. J’ai ensuite confirmé mes performances durant les six mois qui ont précédé le début des qualifications pour la Coupe du monde. Le staff m’a fait confiance, je pense la lui avoir rendue sur le terrain.» Jeune femme réservée, Gaëlle Thalmann préfère l’humilité aux grands discours. Ses impressionnantes statistiques? Elle les commente avec retenue: «C’est bien de n’avoir encaissé qu’un but en six matches, ça montre notre stabilité défensive. Cela dit, je ne suis pas la seule «responsable», c’est le travail de toutes les filles.»

La progression de l’équipe est exponentielle. «Les joueuses sont les mêmes depuis plusieurs années et
nous avons mûri ensemble. Nos derniers succès nous ont encore davantage soudées», applaudit Gaëlle
Thalmann, avant de lâcher non sans humour: «En gardant le zéro derrière, on sait qu’on fait au minimum un point. Mais si je prends un ou deux goals à chaque match et qu’on gagne, ça me va aussi.» La rencontre de demain soir lui permettra- t-elle de fêter un sixième blanchissage? Réponse aux alentours de 20h45.


Source: La Liberté, 07.05.2014, Pascal Dupasquier.


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