Gaëlle Thalmann en route pour la Coupe du monde
L’équipe de Suisse féminine a fait un grand pas vers la Coupe du monde
2015. La Bulloise Gaëlle Thalmann explique comment elle vit cette
première pour le football féminin helvétique. Comme ses coéquipières,
Lara Dickenmann ne veut pas s’enflammer.
© La Gruyère |
L’équipe de Suisse féminine ne pouvait pas manquer sa confrontation
face à l’Islande. Première de son groupe de qualification, la formation
de la gardienne Gaëlle Thalmann (28 ans) ne devait pas perdre jeudi soir
face à ses concurrentes du jour, deuxièmes du classement.
Encore une fois, la formation de Martina Voss-Teckenburg n’a pas failli
en s’imposant nettement sur le score de 3-0 face à une formation qui
est, pourtant, mieux notée au classement de la FIFA. Avec un bilan de
six succès et un match nul (32 buts marqués pour seulement un encaissé),
l’équipe de Suisse est désormais pratiquement assurée de pouvoir
participer, en 2015, à la prochaine Coupe du monde organisée au Canada.
Ce qui serait une première dans l’histoire du football féminin
helvétique. Pour cela, il suffit de ne pas perdre des plumes lors des
trois dernières confrontations, face à Israël, la Serbie et Malte. Trois
formations que les Suissesses ont largement battu lors de la première
phase.
Dans cette équipe figure Gaëlle Thalmann. En sept matches, la Bulloise
évoluant dans le club italien de Torres Calcio Femminile n’a encaissé
qu’un but, sur penalty face au Danemark. La Gruérienne, élue 9e
meilleure gardienne du monde en début d’année, revient sur cette période
dorée en équipe nationale.
Gaëlle Thalmann, cette rencontre à domicile face à l’Islande était une finale. Et vous avez parfaitement géré ce rendez-vous…
Dès les premières minutes de la rencontre, nous sommes restées très
calmes. Nous avons réussi à marquer aux bons moments grâce à la vitesse
de nos joueuses offensives, le tout en étant sereines défensivement. Il
n’y a, finalement, jamais eu le feu devant mes buts. Nous sommes super
contentes de ce résultat.
Pour la sixième fois en sept matches, vous avez terminé la rencontre sans encaisser de but. Comment l’expliquez-vous?
Cette statistique est sympa, même si seuls les trois points nous
intéressaient à la fin de la rencontre. Cette stabilité défensive est
surtout due à un gros travail d’équipe. Nous nous sommes beaucoup
améliorées ces dernières années sur ce plan-là.
Cette victoire vous ouvre pratiquement les portes du Canada et de la prochaine Coupe du monde…
Oui, mais il reste encore trois matches à jouer, face à Israël, la
Serbie et Malte. Et nous sommes conscientes que la prochaine rencontre
en Serbie peut être dangereuse. Il faut absolument que nous restions
concentrées jusqu’à la fin de la campagne.
Une
qualification pour une Coupe du monde serait une première pour l’équipe
de Suisse féminine. Le fait d’être si près du but va-t-il faire
augmenter la pression sur l’équipe?
Cela fait maintenant trois matches que nous savons que nous pouvons nous
qualifier directement pour la Coupe du monde. Et l’équipe a, pour le
moment, très bien réagi. Nous avons toutes conscience que nous avons
tout entre les mains pour aller au Canada. Mais nous ne céderons pas
face à cette euphorie. Bien sûr, nous n’avons jamais connu une telle
situation en équipe nationale. Mais de nombreuses joueuses ont acquis
beaucoup d’expérience en club et elles parviennent à mener les jeunes
dans la sérénité.
Et quel est votre rôle dans cette équipe?
Sur le terrain et en dehors, j’essaie de mener un peu le groupe, sans
faire le dictateur bien sûr (rires). Une équipe a besoin d’une certaine
hiérarchie. Et, de par mon poste de gardienne, je dois parler et
diriger.
Une qualification pour la Coupe du monde confirmerait le nouvel engouement pour le football féminin en Suisse…
C’est sûr! Cela nous permettrait de bénéficier d’une meilleure présence
médiatique. Et, on le voit depuis que nous alignons les bons résultats,
le public (n.d.l.r.: ils étaient 1400 jeudi à Nyon face à l’Islande)
commence à être de plus en plus nombreux. C’est maintenant à nous de
continuer dans cette voie pour que le football féminin se développe
encore.
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Situation difficile en Italie
Si tout se passe bien avec l’équipe nationale, Gaëlle Thalmann vit une
saison plus délicate avec son club de Torres Calcio Femminile. Sur le
terrain, tout va pour le mieux. La formation de Sardaigne figure au
deuxième rang du classement, à deux points du leader. «Nous affronterons
cette équipe dimanche lors de la dernière journée. Le titre de
championnes d’Italie va se jouer sur ce match.» Les Italiennes ont
également atteint les quarts de finale de la Ligue des champions. Elles
ont été éliminées par Potsdam, l’ancien club de la Gruérienne.
C’est en coulisses que l’horizon s’assombrit pour la Bulloise.
«Financièrement, le club connaît de gros soucis financiers et nous
devons subir d’importants arriérés de salaires. Il me manque par exemple
encore passablement de mensualités de la saison dernière.» Pas payées,
les joueuses parviennent toutefois à faire l’impasse pour défendre les
couleurs du club: «C’est difficile, mais nous souhaitons gagner ce titre
de championnes.»
Inutile de dire que l’avenir en Sardaigne de la gardienne de l’équipe de
Suisse est en suspens actuellement. «Dans ces conditions, ce sera
difficile de rester dans ce club, c’est certain. Je suis en train de
regarder ce que je peux faire.»
Et si son avenir était en Angleterre, étant donné que le club d’Arsenal
s’était, la saison dernière, intéressé à la gardienne? «Nous avions
affronté cette équipe en Ligue des champions. Il paraît que le club
avait démontré un certain intérêt. Mais je n’ai eu aucun contact
direct.» Avec ses performances et ses statistiques en équipe nationale,
Gaëlle Thalmann ne devrait, au cas où, pas connaître trop de difficultés
à dénicher un nouveau club.
Source: La Gruyère, 10.05.2014, Valentin Castella, http://www.lagruyere.ch/2014/05/ga%C3%ABlle-thalmann-en-route-pour-la-coupe-du-monde.html.
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