mardi 7 juillet 2009

Article dans La Gruyère

Le journal de La Gruyère a publié un article sur moi le samedi 27 juin. Thibaud Guisan a réalisé l'interview que vous pouvez lire ci-dessous:

Gardienne bulloise reine de la Bundesliga

A 23 ans, Gaëlle Thalmann a remporté le championnat d’Allemagne avec Turbine Potsdam. Sur le banc durant toute la saison, la gardienne bulloise vise une place de titulaire au SV Hambourg. Interview. Page 11

Gaëlle Thalmann raconte la Bundesliga au féminin

FOOTBALL FEMININ

En Bundesliga depuis début 2008, Gaëlle Thalmann vient de remporter le titre avec Potsdam. La gardienne bulloise est transférée à Hambourg, où elle vise une place de titulaire.

Gaëlle Thalmann n’est pas près d’oublier le dimanche 7 juin 2009. Ce jour-là, la gardienne de but bulloise décroche le titre de champion d’Allemagne avec son club du FFC Turbine Potsdam. Le champagne est sabré, la bière coule à flots dans la ville d’ex-Allemagne de l’Est. Seul bémol, la jeune femme de 23 ans n’a pas participé activement à ce titre. Gardienne remplaçante, elle est restée toute la saison sur le banc. Arrivée à Potsdam au début de l’année dernière, elle n’aura joué que trois matches de Bundesliga, entre février et juin 2008. Lundi, elle a effectué son dernier entraînement avec l’équipe. Le début de la préparation estivale est agendé au 20 juillet, avec Hambourg, où la joueuse de l’équipe de Suisse a signé pour deux saisons. Interview en fin de semaine, lors d’un bref passage à Bulle.

Gaëlle Thalmann, quelle est la valeur de ce titre?
C’est d’abord une belle surprise, car ce n’était pas l’objectif du club. Tout s’est joué lors de la dernière journée de championnat. Nous avons terminé à égalité de points avec Bayern Munich, mais nous avons été titrées au goal-average, grâce à un but marqué de plus. Evidemment, quand on n’est pas sur le terrain, la saveur n’est pas la même. Mais ce titre est aussi le mien. J’ai vécu presque tous les matches avec l’équipe.

Que vous a-t-il manqué pour vous imposer comme titulaire?
Lorsque je suis arrivée à Potsdam, on m’a dit que je partais à égalité avec l’autre gardienne, Désirée Schumann. Mais, dans l’esprit des entraîneurs, ma concurrente était le numéro un. Elle est de ma valeur, mais elle est allemande et joue en équipe nationale M19… Comme nous sommes toujours restées en tête du championnat et qu’elle n’a pas commis de grosse boulette, il n’y avait pas de raison pour que sa place soit remise en cause. Le staff n’avait rien à me reprocher. Il me l’a d’ailleurs dit.

Les perspectives seront-elles meilleures au SV Hambourg?
Il y a un bon coup à jouer, même si la place de titulaire n’est pas garantie. Le club m’a contactée ce printemps. D’après ce que j’ai compris, les entraîneurs ne sont pas satisfaits des prestations de leur gardienne. Je reste prudente, mais je suis persuadée que j’ai les capacités pour m’imposer en Bundesliga. Je ne veux même pas penser à ce qui arriverait en cas d’échec.

Quelles seront les ambitions de votre nouveau club?
Sur douze équipes, Hambourg a terminé sixième du dernier championnat. Le club souhaite se profiler en bonne position derrière les grosses équipes que sont Bayern Munich, Potsdam, Duisbourg et Francfort. A moyen terme, l’objectif est de jouer le titre.

Pourquoi avoir opté pour un transfert à Hambourg?
Potsdam souhaitait me garder. L’offre de Hambourg est la plus intéressante que j’ai reçue. J’avais aussi une proposition d’un club de 2e Bundesliga et de quatre équipes suisses, où une place de titulaire était garantie. Mais j’ai envie d’évoluer à un niveau plus élevé. J’y ai déjà goûté et je ne veux pas lâcher cette piste.

Quelle est le niveau de la Bundesliga féminine par rapport au championnat de Suisse?
C’est simple, en Europe, l’Allemagne propose le meilleur championnat féminin, avec la Suède. Le jeu est plus rapide qu’en Suisse, les duels sont beaucoup plus engagés.

Quel est l’engouement pour le football féminin en Allemagne?
L’équipe nationale déchaîne les passions. Il n’y a qu’à voir: en avril, à Francfort, 45000 personnes ont assisté à un match amical contre le Brésil! Les médias suivent aussi régulièrement le championnat. Les chaînes de télévision ARD et ZDF diffusent même des résumés des rencontres. Au niveau des spectateurs, c’est assez variable d’un club à l’autre. A Potsdam, nous étions particulièrement bien soutenues. Lors de nos matches à domicile, il y avait une moyenne de 1000 spectateurs. Et, lors de derbys, le chiffre passait facilement à 2000 ou 3000. Nous avions même un fan’s club avec une centaine de personnes qui nous suivaient lors de nos matches à l’extérieur. C’est vraiment incroyable, quand on pense qu’en Suisse une rencontre de LNA draine à peine 100 personnes. En ville, il m’arrivait d’être interpellée par des supporters. Une fois, ça m’est arrivé au supermarché, j’ai trouvé ça sympa.

Aviez-vous le statut de professionnelle à Potsdam?
Non. En parallèle, je suivais des cours à l’université, où j’étudie la germanistique et l’histoire. Ce sera la même chose à Hambourg. Comme à Potsdam, je toucherai un salaire régulier, mais de loin pas comparable à celui d’un travailleur moyen (n.d.l.r.: soit un montant largement inférieur à 2000 euros). Dans le championnat, la plupart des joueuses travaillent à côté du foot ou étudient. Les seules professionnelles que j’ai connues faisaient partie de l’équipe nationale d’Allemagne. En plus du salaire versé par le club, elles touchaient un revenu complémentaire en intégrant les troupes sportives de l’armée. Reste que c’est bien de gagner un peu d’argent par le foot, mais l’essentiel est de jouer.

Quel était votre programme d’entraînement?
Je m’entraînais en gros deux fois par jour. De 8 h à 10h, j’avais une séance spécifique pour les gardiens, trois ou quatre fois par semaine. Le soir, de 17 h à 19 h, je suivais l’entraînement avec le reste de l’équipe, cinq ou six fois par semaine. Par rapport à la Suisse, ma charge d’entraînement a pratiquement doublé. Ce sera, à peu de chose près, similaire à Hambourg.

Dans ces conditions, la progression est-elle proportionnelle?
Au niveau technique, j’ai acquis de l’expérience. Mais c’est quand même en disputant des matches officiels qu’on s’améliore. J’ai joué quelques matches amicaux et j’ai aussi disputé quatre rencontres avec la deuxième équipe, en 2e Bundesliga, mais c’est insuffisant. D’ailleurs, nous avons eu des tests physiques avec l’équipe de Suisse cet hiver. Au niveau de l’explosivité, de la vivacité et des sauts, les résultats étaient assez alarmants.

Vacances sous les drapeaux
Les vacances d’été seront de courte durée pour Gaëlle Thalmann. Actuellement en Suisse pour quelques jours de repos, la Bulloise retrouvera l’Allemagne le 20 juillet, date de son premier entraînement à Hambourg.
Dans l’intervalle, la gardienne de but aura fait un détour par Amsterdam, où elle disputera le Tournoi des quatre nations avec l’équipe nationale. Cette compétition amicale organisée du 9 au 16 juillet réunira la Suisse, la Hollande, la Chine et l’Afrique du Sud. «Cela nous donnera l’occasion de disputer plusieurs matches en peu de jours, note Gaëlle Thalmann. C’est ce qui nous attend si on arrive à se qualifier un jour pour une grande compétition.» Il faut dire que l’équipe de Suisse féminine n’a encore jamais réussi à décrocher un ticket pour une phase finale de Coupe du monde ou d’Euro.

Objectif Mondial 2011
Prochaine échéance sérieuse, le début de la campagne qualificative pour le Mondial 2011, organisé en Allemagne. Dans son groupe, la sélection nationale affrontera la Russie, l’Irlande, Israël et le Kazakhstan. «Dans un premier temps, nous devons viser la première place. Cela nous permettrait d’accéder aux barrages qualificatifs. Cela paraît jouable, même si la Russie sera assez redoutable.»
A ce jour, Gaëlle Thalmann compte sept sélections en équipe nationale. En concurrence avec Marisa Brunner, titulaire en Bundesliga avec Fribourg-en-Brisgau, la Bulloise reste numéro deux. «La coach a été claire: tant que je ne jouerai pas en club, je serai remplaçante pour les matches à enjeu. Mais je reste confiante. Si je m’impose à Hambourg, la donne pourrait changer.»
Les premières rencontres qualificatives sont agendées aux 19 et 23 septembre prochain: la Suisse recevra tour à tour l’Irlande et la Russie.

GAËLLE THALMANN
Age. 23 ans
Origine. Bulle
Profession. Etudiante en germanistique et en histoire.
Fonction. Gardienne de football.
Clubs. Bulle (1997-2000, juniors), Riaz (2000-2002, 2e ligue), Vétroz (2002-2003, LNB), Rot-Schwarz Thoune (2003-2004, LNA), Zuchwil (2004-2006, LNA), LUwin.ch Lucerne (2006-2008, LNA), 1. FFC Turbine Potsdam (2008-2009, Bundesliga), SV Hambourg (dès juillet 2009, Bundesliga).
Palmarès. Championne d’Allemagne 2009, finaliste de la Coupe d’Allemagne 2009, vainqueur du championnat d’Allemagne en salle 2009, vice-championne de Suisse 2006.
Equipe nationale A. 7 sélections.



Auteur: THIBAUD GUISAN
Photos: JESSICA GENOUD

Liens:
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3 commentaires:

Jean-Paul a dit…

Très bel article!

Anonyme a dit…

Félicitations Gaga!!C'est la classe ça!!

Anonyme a dit…

Bravo!