mercredi 1 juillet 2015

Article La Gruyère

Samedi 27 juin est parue une interview dans La Gruyère. Elle a été rédigée par Quentin Dousse. Ci-dessous, vous pouvez la lire.

«Une élimination au goût d’inachevé»

Quatre matches, trois défaites, cinq buts encaissés et une élimination en huitièmes de finale: la Suisse a quitté sa première Coupe du monde féminine de l’histoire avec un «goût d’inachevé». La Bulloise Gaëlle Thalmann revient sur le tournoi canadien et ses à-côtés.

FOOTBALL. Lorsqu’on a évolué devant 54000 spectateurs entièrement acquis à la cause de l’adversaire, le Canada, on en ressort forcément marqué. Qui plus est lorsque la défaite (1-0 en huitièmes de finale) signifie la fin de l’aventure. De la première aventure sur la scène mondiale pour l’équipe de Suisse féminine. Pour sa gardienne, la Bulloise Gaëlle Thalmann, la pilule est d’autant plus dure à avaler qu’elle a été peu mise à contribution. Durant cette Coupe du monde, elle est allée récupérer le cuir au fond des filets à cinq reprises. Dont deux fois sur penalty. Rageant.
Pour la Gruérienne, pas question de noircir le tableau plus qu’il n’en faut. Elle qui, en novembre dernier, se déchirait les ligaments du genou sur un appui anodin. Titulaire sur le fil, Gaëlle Thalmann a savouré. Car la Coupe du monde ne se résume pas qu’au rectangle vert. Elle y a découvert le Canada, un pays où le «soccer» est pratiqué à près de 50% par des femmes. De retour au pays, elle revient sur son périple canadien.

Quel est le bilan de la Suisse après ce premier Mondial?
Gaëlle Thalmann: Nous avons montré des choses intéressantes. Par contre, au niveau des résultats, ce n’est pas bon. Pourtant, nous avons tenu tête aux meilleures formations comme le Japon et le Canada. Nous avons beaucoup investi, mais au final, il n’y a rien. Cette élimination nous laisse un goût d’inachevé.

A titre personnel, comment avez-vous vécu l’aventure?
Je suis déjà contente d’avoir obtenu la place de titulaire. Sinon, c’est doublement frustrant. D’une part, je pars deux fois du bon côté sur les penaltys. Et d’autre part, je n’ai aucune influence en attaque, où nous avons péché sur certains matches.

Racontez-nous ce huitième de finale, face au pays hôte, devant 54000 spectateurs?
Dans ce stade plein, cela aurait été sensationnel de réaliser l’exploit. Le Canada était à notre portée, à condition de se montrer efficaces. Nous avons manqué de sang-froid devant le but. Personnellement, je n’avais jamais joué devant autant de monde. Nous nous attendions à ce combat contre l’adversaire
et son public. Quand on entre sur le terrain, avec les hymnes nationaux, c’est impressionnant et ça donne les frissons.

Les terrains synthétiques ont aussi été passablement décriés par les joueuses...
Cela ne m’a pas dérangée. Si on m’avait dit de jouer sur la terre, je l’aurais fait. Les muscles sont davantage sollicités sur le synthétique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Abbé, Dickenmann ou encore Bachmann ont connu des problèmes aux adducteurs.

Comment s’est déroulée la vie en dehors du terrain?
Nous avons eu immédiatement une bonne impression de Vancouver. Là-bas, les gens sont fous de football, lequel est nettement plus développé que chez nous. Quand nous étions en excursion avec l’équipe, les supporters nous accostaient pour faire des photos. Sinon, nous nous entraînions tous les jours. A côté, nous avions les soins, les analyses vidéo et les interviews.

Justement, la présence des journalistes représentait un paramètre nouveau pour vous?
Dans ces proportions, oui. Les trois chaînes télévisuelles suisses et différents journaux étaient là. Au total, une vingtaine de journalistes ont gravité autour de l’équipe. Nous savions que cet intérêt serait
éphémère. Nous espérons désormais surfer sur cette vague, et continuer à faire de la publicité pour le football féminin à travers nos performances.

Comment se profile la suite pour cette équipe de Suisse?
Déjà, la coach Martina Voss-Tecklenburg a confirmé qu’elle continuait avec nous. En début d’année prochaine, nous participerons à un tournoi avec la Suède, les Pays-Bas et la Norvège. Le vainqueur disputera les jeux Olympiques de Rio en 2016. Et dès cet automne commencent les qualifications pour l’Euro 2017.

Enfin, où se dessinera l’avenir de Gaëlle Thalmann en club?
J’ai reçu une offre de Duisbourg pour poursuivre en 2e division, mais je n’ai pas pris de décision. J’aimerais bien découvrir la Suède, apprendre une nouvelle langue. Il y a des contacts, mais rien de concret pour l’heure. Je ne suis toutefois pas stressée par cette situation.

Source: La Gruyère, 27.06.2015, Quentin Dousse.


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