mardi 24 août 2010

Article de La Liberté

Un article est paru dans l'édition du 21 août 2010 de La Liberté, journal fribourgeois. Ci-dessous, vous pouvez en lire le contenu. Pierre Salinas en est l'auteur.




«J’ai pensé arrêter le foot»

Gaëlle Thalmann • Opérée de la cheville, la Bulloise de 24 ans restait sur une saison cauchemar à Hambourg. Elle compte bien rebondir avec les «Grasshoppers».

Après deux ans et six mois passés en Allemagne de l'est (Potsdam), puis de l'ouest (Hambourg), Gaëlle Thalmann est de retour en Suisse. Non pas au FC Bulle, auquel elle demeure très attachée, mais aux Grasshoppers, ambitieux club zurichois de ligue A qui pointe au 3e rang après trois journées de championnat. Objectif avoué: repartir du bon pied.
Car la Gruérienne de 24 ans reste sur une saison compliquée à Hambourg, où elle n'a que trop rarement eu l'occasion de montrer l'étendue de son talent. La faute, notamment, à une vilaine blessure à la cheville droite - «la même que Michael Ballack», précise-t-elle - qui l'a écartée des vestiaires durant la totalité du 2e tour. La faute, aussi, à un employeur qui n'a pas toujours joué franc jeu avec sa gardienne No 2. «Je me suis déchiré la syndesmose, membrane qui tient le tibia et le péroné ensemble. On m'a implanté une vis, qu'il a fallu que je garde pendant cinq à six semaines», explique-t-elle, sans fermer la trousse de premiers secours pour autant. «Je me suis encore déchiré un autre ligament ainsi que distendu deux autres. Bref, je n'ai pas fait les choses à moitié!»
Opérée en Suisse, où elle a aussi suivi sa rééducation, Gaëlle Thalmann s'est alors vu reprocher par les dirigeants du club hanséatique son trop grand absentéisme. «Nos relations se sont effritées, avoue-t-elle. J'avais besoin de rejouer, mais ils ne pouvaient pas me donner ce que je voulais.» Le départ devenait inéluctable.

Plus intensifs
©Roland Jud
A Niederhasli, où Grasshopper a bâti son «campus», la Gruérienne a trouvé un endroit idéal pour rebondir. «Avec trois terrains naturels, deux synthétiques et une salle de fitness, les infrastructures sont vraiment géniales. De plus, et cela peut paraître étrange, les entraînements sont plus intensifs que ce que j'ai pu connaître à Hambourg, qui est pourtant un club de Bundesliga, l'un des meilleurs championnats au monde», explique Gaëlle Thalmann, titulaire lors des trois premiers matches de la saison.
«Les dirigeants et mes coéquipières attendent beaucoup de moi, car j'ai peut-être un peu plus d'expérience du haut niveau que les autres, reprend-elle. Mais la pression, je me la mets moi-même. J'ai envie de bien faire et, pour l'instant, j'entends plutôt de bons échos de la part de mon entraîneur.» Sa cheville ne la gêne plus. «Je ressens quelque chose de temps en temps, mais ce n'est en tout cas pas une barrière. C'est au contraire tout à fait normal, d'après les médecins.»

Epanouie
Ne vous fiez pas au regard triste qui squatte parfois son visage: Gaëlle Thalmann est une jeune femme épanouie. Elle revit. «Je ne conçois pas mon expérience allemande comme un échec, précise-t-elle. A Potsdam, l'ambiance me plaisait. Et j'y ai remporté le titre, même si je n'étais que remplaçante. Mais après mon année cauchemar à Hambourg, où je ne me suis pas sentie soutenue pendant ma blessure, j'avoue avoir pensé arrêter le foot. Heureusement, la passion était quand même trop grande.»



Dans l'encadré:

De piquet avec la Suisse
Gaëlle Thalmann ne fait que du foot. Ou presque. «Je ne suis pas pro, non. Je reçois un petit salaire mais, en échange, je donne des entraînements pour des juniors, filles et garçons, ainsi que pour les gardiennes», explique celle qui, en parallèle, poursuit ses études d'histoire, à l'université de... Hambourg! «Je n'ai plus que mon travail de master à rédiger, c'est pourquoi je n'aurai pas à m'y rendre trop souvent.» Sujet de son mémoire? Les prisonniers de guerre français et soviétiques en Allemagne pendant la 2e guerre mondiale. Tout un programme...

A Zurich, la Bulloise partage le même appartement qu'une deuxième Fribourgeoise qui, comme elle, a rejoint les «Sauterelles» cet été: Vanessa Pittet (20 ans). «Je ne la connaissais pas, lâche Gaëlle Thalmann. Elle est très timide. Je l'aide un peu, car elle ne parle pas encore très bien l'allemand.» En plus d'être issues du même canton, les deux jeunes femmes ont un autre point en commun: elles sont toutes deux de piquet pour le prochain match de l'équipe de Suisse A, qui affrontera samedi soir (17 h) à Fribourg le Kazakhstan pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2011.

«Je ne me fais pas trop d'illusions. Si une gardienne se blesse, je suis prête, mais ce n'est pas le genre de choses que l'on peut souhaiter. De toute façon, j'ai déjà planifié mon week-end...», sourit-elle. Gaëlle Thalmann ne sera pas dans les tribunes de Saint-Léonard. «Non. Je profite de mon retour en Suisse pour revoir des amis.» La Gruérienne, qui compte déjà 11 sélections, ne fait pas une croix sur l'équipe de Suisse pour autant. Au contraire. «Si je continuer à travailler comme je le fais, j'espère avoir ma chance. Je pense avoir montré de bonnes performances depuis le début de la saison, mais si aucun membre du staff ne les voit... En tout cas, je pense avoir tout à fait le niveau pour briguer l'une des deux premières places.»

Sources: -article: www.laliberte.ch, article du 21.08.2010, p. 23.
- image: www.gc-zone.ch

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