jeudi 3 avril 2008

Article du FC Charmey

Le FC Charmey publie régulièrement un journal pour le club. Ils ont réalisé un interview avec moi, fin janvier. Vous pouvez lire le résultat ci-dessous:


Le FC Charmey comptant une des rares équipes féminines du district, il nous a semblé intéressant de mieux connaître la meilleure ambassadrice du football féminin gruérien, Gaëlle Thalmann, internationale helvétique, qui vient de rejoindre la Bundesliga, l’un des meilleurs championnats de football féminin au monde.

Gaëlle, est née le 18 janvier 1986. Fille de Jacques (informaticien) et Rossella (institutrice), elle a une soeur, Audrey. Elle habite actuellement à Potsdam, dans le nord de l’Allemagne. Après avoir effectué son école primaire à Bulle, elle a fréquenté le CO de la Gruyère (PG latin-grec), puis le collège du Sud où elle a passé son bac en section bilingue. Elle a récemment obtenu son Bachelor en Germanistik à l’université de Fribourg. Elle doit encore terminer ses études en histoire à Potsdam. Cette italo-suisse désire, à terme, enseigner au collège. En dehors du foot, il ne lui reste pas beaucoup de temps, mais elle aime bien jouer au tennis avec sa soeur, écouter de la musique, sortir avec des amis, profiter de ne rien faire et regarder des DVD.
Quel a été ton parcours footballistique ?
J’ai commencé le football en club vers 9 ans au FC Bulle où j’ai suivi la filière des juniors jusqu’en C, après quoi je n’avais plus le droit de jouer avec les garçons. J’ai été transférée au FC Riaz, qui évoluait en deuxième ligue. J’y suis restée deux ans (2000- 2002). Ensuite, j’ai joué une saison en LNB en Valais à Vétroz, puis au FC Rot-Schwarz Thun en LNA, de 2003 à 2004 où je ne suis restée que 6 mois, car je me suis blessée gravement à un genou. Nous avons été reléguées et je suis allée jouer au FFC Zuchwil 05, en LNA également de 2004 à 2006. Avant de rejoindre Turbine Potsdam, j’ai encore joué une saison et demie au SC LUwin. J’ai également fait partie de fin 2000 à décembre 2002, de la sélection des M16-M17 de l’AFF. J’ai eu la chance de porter le brassard de capitaine. J’ai été sélectionnée la première fois en février 2002 avec l’équipe nationale M19, j’avais alors 16 ans. J’y ai joué jusqu’en 2005, avant de rejoindre pour une saison (2005-2006) l’équipe M20, créée spécialement pour la coupe du monde M20 de 2006, pour laquelle nous nous étions qualifiées. En automne 2006, j’ai eu la chance d’être appelée pour la première fois en équipe A pour un mini camp d’entraînement. Dès février 2007, j’ai été régulièrement convoquée.

Quelles ont été ta plus grande satisfaction et ta plus grande désillusion depuis que tu joues au foot ?
Après toutes ces années de football (espérons qu’il en reste encore beaucoup d’autres !), j’ai eu de nombreuses satisfactions, c’est ce qui aide à aller toujours de l’avant. Si je dois en choisir une ou deux, je dirais les participations aux championnats d’Europe M19 en Hongrie (2005) et aux championnats du Monde M20 en Russie (2006). C’est quelque chose qu’on ne vit pas tous les jours, surtout en tant que Suissesse ! De plus, malgré la défaite aux penaltys en finale, je garde un bon souvenir des Jeux Olympiques juniors à Paris (FOJE) en 2003. Ce sont des événements qui marquent, mais je me réjouis à chaque fois que mon équipe gagne, c’est à chaque fois une satisfaction, une récompense pour le travail eff ectué.
Ma plus grande désillusion est peut-être ma blessure au genou. Je me suis déchiré les ligaments croisés du genou gauche alors que je n’avais que 18 ans. Sur le moment, ça a été un coup dur. J’ai dû effectuer une pause de 6 mois. J’ai manqué les championnats d’Europe alors que j’étais titulaire. Et quand j’ai recommencé, j’ai mis 6 mois de plus pour retrouver mon niveau d’avant la blessure. Mais malgré tous les côtés négatifs d’une blessure, ça m’a permis de progresser, mentalement aussi. Et puis, ça permet de savourer encore plus les moments où on joue sans douleur ! C’était peut-être un mal pour un bien!

En Gruyère, il est encore assez inhabituel pour une fille de pratiquer le football. Qu’est-ce qui t’a motivée à choisir ce sport ?
Quand j’étais plus jeune, je jouais tout le temps avec les garçons. Et eux, ils jouaient principalement au football. Nous jouions dans la cour de récréation, dans le quartier devant les maisons. Je faisais déjà du tennis en club. Mais lorsque mon père a repris une équipe de juniors au FC Bulle, j’ai commencé à jouer dans une équipe. A cette époque, je ne m’étais pas posé la question, c’était naturel de jouer vu que mes copains y jouaient aussi !

Pourquoi avoir choisi le poste de gardienne de but ?
Au début, j’étais attaquante, mais après 6 mois, notre gardien a voulu quitter son poste. Je me suis alors proposée pour le remplacer. Nous avons effectué plusieurs entraînements de gardien lors d’un week-end prolongé et j’ai tenu le coup. J’ai donc gardé les buts de mon équipe dès mon plus jeune âge. Quand j’y réfléchis, je pense que j’aime cette part de responsabilité qui incombe au dernier rempart. J’aime cette pression supplémentaire. Et puis quand tu arrêtes un ballon que tout le monde voyait « au fond », c’est un sentiment génial ! De plus, c’est un poste un peu plus différencié, en tant que gardienne tu dois savoir jouer au foot, mais tu dois aussi maîtriser les techniques de plongeon et les choses dans le genre…

Tu as choisi d’entamer une carrière à l’étranger dans un des meilleurs championnats du monde. Comment se passe ton intégration dans ta nouvelle équipe ?
L’équipe est jeune et franchement, il y a une bonne ambiance. On remarque assez vite si l’atmosphère est saine ou pas, et là, je trouve que les joueuses ont du plaisir à jouer ensemble. Pour l’instant, ça se passe bien avec l’équipe. Je les ai certainement déçues lors des matches amicaux, car j’ai fait de mauvaises prestations. Mais je vais me rattraper !
Je dois m’adapter à un nouvel environnement. Ici, je ne connais personne en dehors du football, même si ça va certainement changer. Je dois apprendre à connaître ma nouvelle ville, mes nouvelles coéquipières. Même si j’habitais déjà seule à Lucerne, je n’étais pas loin de mes parents, mais là je dois vraiment me débrouiller seule, ce qui n’est pas un mal ! De plus, le rythme d’entraînement est également plus soutenu, c’est un changement auquel mon corps doit s’adapter. L’équipe s’entraîne tous les soirs, mais le matin j’ai régulièrement un entraînement de
gardien ou de force. C’est une nouvelle aventure et c’est ça qui me plaît. C’est une expérience qui ne me servira pas que pour le foot, mais aussi dans ma vie !

Quelles sont les raisons qui ont poussé les dirigeants de ton nouveau club à faire appel à toi ?
C’est moi qui ai établi le premier contact quand j’ai appris que leur gardienne, Nadine Angerer, (également gardienne de l’équipe d’Allemagne) partait jouer en Suède. Ils m’ont alors invitée lors d’un mini camp d’entraînement au bord de la mer baltique. Nous nous sommes entraînées en salle et à notre retour à Potsdam, ils m’ont proposé un contrat. Ils avaient besoin d’une gardienne. J’ai joué plusieurs années en LNA en Suisse et je fais partie de l’équipe nationale, donc j’ai une certaine expérience du haut niveau. Cela a certainement aussi pesé dans la balance. Toutefois, je suis en concurrence avec deux autres gardiennes, donc je n’ai pas la garantie de jouer.

De quelle manière sa passe la cohabitation entre le sport de haut niveau que tu pratiques désormais et les études ?
Pour l’instant, j’ai toujours réussi à gérer les deux, même si souvent il faut jongler pour trouver du temps et de l’envie de travailler pour l’uni après des entraînements soutenus. Si tout se passe bien, je pourrai continuer mes études ici dès avril (le début du semestre d’été ici). Il ne me reste plus beaucoup de cours à suivre pour obtenir mon Bachelor en histoire. Je veux absolument obtenir ce diplôme, car je ne vais pas jouer au football pendant 50 ans, en tout cas pas à un haut niveau ! Donc il faut aussi que j’assure mon avenir.

Quels sont tes objectifs à court et à moyen termes ?
A court terme, j’espère devenir le numéro un dans mon nouveau club. Et j’espère que nous ferons mieux qu’au premier tour (l’équipe est actuellement troisième). Nous visons la place 1 ou 2. A moyen terme, je veux devenir le numéro 1 de l’équipe de Suisse. Mais je sais que cela passe par un temps de jeu ici à Potsdam et par de bonnes performances. Mon attention est surtout fixée sur mon club en ce moment, car j’ai envie de jouer !

Le FC Charmey adresse à Gaëlle ses meilleurs voeux de réussite dans sa carrière sportive. (Pour suivre son quotidien vous pouvez consulter son blog : gaga18. blogspot.com )

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis persuadée que t'arriveras à atteindre tes objectifs à court et moyen terme parce que t'as du talent et tu te bas tout le temps pour y arriver.. Suis fière de ton parcours et je pense que bcp de monde pourrait prendre exemple sur toi.. Bonne chance et @bientôt, bjos.